Décollage à Aix

Samedi dernier, j’ai effectué un stage de pilotage d’avion à Aix en Provence. C’était une première, et je dois admettre que je suis conquis : les sensations que fournit un avion de tourisme sont très agréables ! On est tellement habitués à prendre des gros appareils qu’on ne ressent plus jamais les courants aériens. Mais dans un petit avion, c’est nettement plus intéressant ! Et à mon avis, cette incapacité à sentir les sensations sur avions de ligne peut totalement s’appliquer au macrocosme du travail. Quand on bosse au sein d’une grande société, on a tendance à négliger le monde extérieur, à ne plus le ressentir. Regardez la débâcle d’Altice qui n’arrive plus à sortir du gouffre. Plus d’1,5 millions d’abonnés ont délaissé SFR ces trois dernières années, et c’est, ce me semble, loin d’être terminé. Drahi peut bien promettre que sa société va donner priorité aux clients, c’est un peu tardif ! Et la hausse des tarifs n’a certainement pas plaidé en faveur de SFR. Surtout de la façon dont elle a été présentée (les clients n’ayant même pas été informés) ! Bref, Drahi ne risque de voir SFR redevenir rentable avant un moment, et peut-être même jamais. Je parie d’ailleurs que la plupart de leurs clients sont actuellement en train de fuir massivement vers d’autres opérateurs. En essayant de rassurer tout le monde, Drahi a dit quelque chose de très intéressant : qu’ils devaient se polariser sur « tous les petits détails opérationnels importants ». C’est très révélateur du fait que les grosses entreprises oublient le plus important : ces fameux « détails » sont en fait tout ce que demandent les clients ! Vraiment, les responsables qui ont fait le choix d’imposer à leurs clients des options payantes sont à la ramasse. Des entreprises comme SFR provoquent leur propre ruine et c’est assez consternant à voir ! Sinon, je vous invite vraiment à essayer le pilotage d’avion, si vous en avez un jour l’occasion. Voilà le site : vous y trouverez quelques photos de ce vol. Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du site internet sur ce de pilotage en avion à Aix en Provence qui est très bien fait sur ce thème.

La crise actuelle et le creusement des déficits publics

La dette publique est surtout la conséquence de déséquilibres globaux qui touchent notre pays depuis un certain nombre d’années. Parmi ces déséquilibres, on retiendra notamment l’excroissance du secteur financier, le déficit de la balance des paiements, la désindustrialisation, la montée du chômage et des inégalités de revenus… Dans certains pays, la dette publique provient également de l’éclatement de la bulle immobilière tant aux États-Unis qu’en Europe qui a provoqué un transfert des dettes privées vers les dettes publiques (subprimes aux États-Unis et bulle immobilière en Espagne). Ceci démontre qu’une dette privée peut être fongible dans une dette d’État. L’éclatement de la crise financière et la récession qui s’en est suivie ont amoindri les recettes fiscales (- 51 milliards d’euros entre 2007 et 2009 en France), gonflé les dépenses publiques et creusé les déficits. Depuis 2007, la baisse de la pression fiscale s’est accélérée et a été couplée au développement des niches, faisant exploser le déficit. Selon la Cour des comptes, un tiers de la hausse de la dette publique serait imputable à la crise. Dans quelques cas, le sauvetage des institutions financières a nécessité des transferts de fonds publics très importants (Espagne, Irlande, Royaume-Uni, États-Unis) qui n’ont pas encore fait l’objet de remboursements. Ainsi, des États comme l’Espagne dont la situation budgétaire avant la crise était favorable (excédent budgétaire de 2005 à 2007), se sont trouvé handicapés par un déficit budgétaire lourd et brutal (- 11 % du PIB en 2009 pour l’Espagne et encore 9 % en 2010). En France, la situation est moins contrastée, les banques françaises ayant remboursé leurs dettes vis-à-vis de l’État, avec paiement des intérêts correspondants. Il reste que certaines recettes sont très sensibles à la conjoncture économique. Ainsi, l’impôt sur les sociétés, qui rapportait autour de 50 milliards d’euros dans les années 2006 à 2008, a fléchi à 21 milliards d’euros en 2009 (effet mécanique de la crise) ! mais a rebondi à 33 Md en 2010 et 42 Md en 2011.