Balade vers le Brexit

Je crois qu’on est lundi, non ? J’ai vraiment le sentiment que la justice n’est pas la même pour tous. C’était ma dernière déclaration au tribunal, et je pense que le message est passé. Si je me fais ré-attraper samedi dans la manif’ et qu’ils me mettent en prison parce que je filme des manifestants, qu’ils le fassent, qu’ils osent le faire. Allons-y. Si on est vraiment en démocratie et qu’on en arrive là, allons-y. Si j’avais peur, j’aurais arrêté depuis longtemps. Avant d’en arriver là, je me suis déjà pris des grenades, je me suis fait arrêter, j’ai déjà eu des contrôles judiciaires. Si je lâche l’affaire, combien de journalistes auront peur, encore plus qu’avant ? Avec ce qui vient de se passer, je ne dois pas lâcher. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, un grand nombre de manifestants étaient toutes les semaines interdits de se rendre à Paris, les empêchant d’exercer leur liberté fondamentale de manifester. Aujourd’hui, l’institution judiciaire veut en plus interdire à un journaliste de faire son travail. Ce n’est pas une peine, c’est un contrôle judiciaire. Ce qui le justifie, je ne sais pas, parce que cette décision n’est pas motivée. On ne veut plus voter pour des gens qui, une fois qu’ils sont élus, décident de tout pour nous sans nous consulter», regrette la gilet jaune. Lors de la précédente élection présidentielle en 2017, elle a voté pour Mélenchon au premier tour. Aujourd’hui, la retraitée dit apprécier le groupe de La France insoumise, mais plus son leader. Aux élections, elle votera François Asselineau, «pour le Frexit et parce qu’on ne peut pas sortir des traités». Pour elle, ce qui émerge de la mobilisation des gilets jaunes n’est «pas politique». «Notre but n’est pas d’être un parti, mais de peser dans les partis politiques avec nos idées.