Décloisonner l’offre de formation professionnelle grâce à la construction de réseaux d’établissements

Les lois de décentralisation ont progressivement consacré le rôle de la région comme acteur pivot pour l’ensemble des dispositifs de formation professionnelle placés sur son territoire. Elles ont également inscrit l’élaboration de la carte des formations dans la perspective d’un régime de compétences partagées mobilisant une pluralité d’acteurs. Pourtant, ces dispositifs n’ont pas permis partout la construction de cartes de formations cohérentes, évitant les effets de concurrence ou les doublons, permettant la fermeture de sections peu en phase avec les besoins économiques du territoire et l’ouverture de formations plus efficientes. Par ailleurs, les élèves et leurs familles recherchent généralement l’acquisition du plus haut niveau de diplôme possible, considéré comme une protection contre le chômage. Cette demande sociale engendre une inflation des formations créées, parfois au mépris des réalités économiques locales. Pourtant, pour favoriser la montée en compétences de tous les élèves, à travers l’expression de parcours personnalisés, il convient de penser une offre de formation plus rationnelle, ouverte sur les autres dispositifs de formation présents dans la filière et sur le territoire considérés. La mission a ainsi pu observer des expériences efficaces, au sein de certaines académies, de réseaux d’établissements, labellisés ou non campus des métiers et des qualifications, qui favorisent l’ouverture des établissements et la cohérence de l’offre de formation. Il convient de systématiser ces mises en réseaux afin d’aboutir à une carte des formations pensée en fonction des parcours des élèves. Pour cela, il faut à la fois décloisonner la formation entre modalités de formation (voie professionnelle, apprentissage) et entre types d’établissements (publics, privés, scolaires, universitaires, entreprises, incubateurs, etc.).