Une ferme francilienne proche de ses habitants

Les pratiques agricoles ont déjà beaucoup évolué pour une meilleure prise en compte du développement durable. L’utilisation de produits chimiques a diminué, les sols sont plus couverts, les pratiques d’élevage se sont améliorées vers plus de qualité et un plus grand bien-être animal. La dynamique qui s’est enclenchée pour la conversion en agriculture biologique ou le succès des mesures agro-environnementales et climatiques mises en œuvre par la Région depuis 2017 témoignent de la conscience profonde que les agriculteurs ont des enjeux environnementaux. Pour autant, même si beaucoup reste à faire, les avancées comme les efforts entrepris par la grande majorité des agriculteurs sont inconnus des consommateurs et de la société civile. Les services environnementaux rendus par une agriculture vivante et durablement ancrée dans son territoire sont trop souvent occultés par une forme de « farm bashing » dont notre Région n’est pas exempte. L’agriculture francilienne doit innover. Innover dans la technique pour réduire encore et toujours son empreinte écologique. Innover aussi dans la pédagogie et le faire-savoir pour illustrer ces progrès autant que pour mettre en valeur sa contribution à la qualité de la vie rurale et l’ensemble des services environnementaux, sociaux et économiques que porte à elle seule la présence d’une ferme dans une commune. Les efforts des agriculteurs franciliens sur leurs pratiques environnementales et la qualité doivent être valorisés dans la concurrence sévère avec les produits importés. Les agriculteurs doivent se réinviter dans le dialogue communal pour entendre les nuisances parfois ressenties par les habitants des bourgs et villages et trouver des chemins négociés pour y répondre. Les agriculteurs franciliens doivent pouvoir valoriser leur production de « biens publics positifs » comme ils vendent leur récolte. Mieux expliquer, mieux valoriser les efforts qu’ils ont déjà faits et ceux qui restent à faire. Responsabilité, pédagogie et transparence sont les gages d’une confiance retrouvée entre la société et ses agriculteurs, en Ile de France comme ailleurs, mais sans doute plus encore ici où les habitations ne sont jamais très loin du bout de la parcelle.